Nous avons reçu le 18 juin 2020, de la part de la ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, par huissier, un avis spécial nous informant qu'elle a déposé à la séance du conseil municipal du 16 juin, un avis de motion visant à la citation patrimoniale de la maison située au 226 chemin de la Butte, chez nous.
Nous nous opposons vivement à cette manœuvre.
Historique
D'abord, un peu d'histoire.
Nous sommes résidents de SAdD (Saint-Augustin-de-Desmaures) depuis le 1er mai 1981, soit 39 ans.
Nous avons acquis cette propriété en zone agricole, désertée depuis peu par le précédent propriétaire. Les photos suivantes, prises en janvier 1981, montrent l'apparence extérieure de la maison de cette propriété.
Ça frappe hein ! Le lecteur peut admirer à loisir son état d'alors.
Notre visite du bâtiment à l'automne 1980 nous avait permis de constater qu'on voyait le jour à travers le toit de l'intérieur de l'étage dans la partie grenier. Les planches du toit suintaient. L'étage comportait 4 pièces en plus de la partie grenier dont une salle de bain vis-à-vis la lucarne anachronique près du bâtiment annexé en place. L'étage seulement bon à la démolition. Humidité partout. Le plancher ployait et vibrait sous notre propre poids. Une porte permettait d'accéder à l'étage supérieure du bâtiment annexe.
Seul le rez-de-chaussée pouvait être considéré comme ''habitable'' mais il faut aimer le camping et dormir dans le salon. Aucune isolation thermique.
Un puits d'eau, non utilisé et à surface libre, est présent au sous-sol. Ce sous-sol est plutôt un vide sanitaire. Le puits déborde au gré des fluctuations de la nappe phréatique et l'inonde régulièrement en entier, mais généralement pas de plus d'un pied (1'). L'escalier est rongé jusqu'à cette hauteur. Des champignons noirs d'humidité recouvrent le plafond et la presque totalité des murs. Il n'y a pas de plancher de sous-sol en tant que tel : c'est la roche mère constituée d'un schiste friable. L'odeur des moisissures est nettement présente.
L'approvisionnement en eau se fait à partir d'une pompe, submergée à chaque fois que la nappe phréatique remonte, qui tire son eau d'un puits foré à 15' au nord de la maison. Ce puits (6'' de diamètre) d'environ 60' de profondeur pouvait suffire pour deux douches et une brassée de lavage. Après, il fallait attendre au lendemain. Les effluents septiques se déversent, quant à eux, dans un trou à 35' au sud du bâtiment annexe et s'infiltrent dans le sol à cet endroit.
Le bâtiment annexe ou cuisine d'été à 2 étages présente un toit mansardé qui dépasse le toit de la maison principal. C'est une horreur architecturale. Elle est sans fondation. On peut accéder au 2e étage, ''habitable'', par un escalier extérieur donnant sur un ''tambour'' en porte-à-faux et aussi par une porte percée dans le mur de la maison au niveau de l'étage. Une espèce de garage est attenant à l'arrière et supporte le réservoir d'huile à chauffage pour le poêle de l'annexe. Absolument irrécupérable. Des odeurs de pourriture et d'humidité omniprésentes.
Le précédent propriétaire nous a informé que lorsqu'il a acheté, le père, la mère et leur fille habitait le rez-de-chaussée de la maison; leur fille avait sa chambre à l'étage à laquelle elle accédait via un escalier interne; leur fils habitait à l'étage de l'annexe avec ses 5 enfants qui avaient accès à des chambres à l'étage de la maison. Voilà pour la petite histoire.
Nous y avons donc emménagé le 1er mai 1981 avec notre petite fille de 2 ans. Une autre petite fille nous a rejoint en janvier 1982. Nous étions jeunes, 30 ans, ''beaux'', péquistes et séparatistes et c'était à cet endroit, sur ce magnifique terrain, que notre famille s'épanouirait. Notre projet de vie quoi.
Petite note : Mon père, qui était menuisier, charpentier, ébéniste, lui, mesurait parfaitement dans quoi on s'embarquait. Il avait l'âge que j'ai aujourd'hui. Il n'était pas d'accord et ne m'a pas adressé la parole pendant 1 mois. Pour lui, après l'avoir visité, cette masure était vouée à une démolition pure et simple. Il a bien insisté sur le fait qu'une pelle mécanique pouvait nettoyer la place et que c'était un bien bel endroit pour une maison neuve et qui pouvait aussi être à notre goût. Mais, pour nous, c'était les $$$ qui menaient et une maison neuve n'était financièrement pas possible aussitôt après avoir acheté la propriété.
Les travaux
Donc, on commence par quoi.
Avant tous travaux, nous nous sommes interrogés à l'époque à savoir si la maison principale pouvait être classée comme bien patrimonial vu son âge. Nous avions alors contacté le ministère compétent du temps et un expert est venu visiter la cabane. Il l'a trouvé ''bien belle'' mais très près de la perdition. C'était une simple maison de ferme, qui aurait été construite en 1832, peut-être avant, mais sans qu'il n'y ait aucune possibilité de le savoir de façon certaine. Mais à part ce fait, elle n'avait aucun intérêt pour le ministère; ce n'était pas une maison rare ou présentant une caractéristique particulière et remarquable. Aucun fait historique ne s'y rattachait. Aucun notable ou personnage marquant ne l'avait habitée. Des maisons semblables, il y en avait plusieurs exemplaires à SAdD et en bien meilleur état, dont un voisin tout près. Donc aucune possibilité d'un classement quelconque éventuel. Bravo, c'est ce que nous voulions entendre : une maison sans contrainte.
Nous ne voulions pas faire une ''restauration historique'' de la cabane, pas du tout, mais plutôt en faire tout simplement une maison qu'on aime regarder, une maison à notre goût, où on se sent bien, bref chez nous.
Notre premier plan était de crépir les murs extérieurs et de couvrir le toit de tôle rouge. Nos cœurs palpitaient. Nous avons déchanté en recevant les soumissions. Trop de $$$.
On peut tranquillement amener la maison vers ce qu'on aime mais un projet à la fois. Ce sont les $$$ qui contrôlent. Dois-je spécifier que nous ne sommes pas riches ; nous avons de bons emplois mais pas de fortune familiale. Les fonds proviendront de notre salaire régulier au fur et à mesure du temps. Pour information, mon épouse est physiothérapeute et a terminé sa carrière employée d'un CHSLD. Personnellement, je suis ingénieur civil, détenteur d'une maîtrise en hydraulique et en mécanique des glaces, spécialisé en hydraulique des rivières.
La première année, 1981, j'ai passé 6 semaines sur le toit de la maison avec mon père (qui avait décidé finalement de nous aider). Nous avons refait le toit en bardeaux de cèdres en faisant disparaître les larmiers (complètement pourris), rebâti complètement le joint toit-murs verticaux affaissé, remplacé de nombreuses planches de toit (autour de 20%), éliminé la quatrième lucarne anachronique près de l'annexe, remplacé tout le toit dans cette zone et refait la cheminée extérieure qui n'était qu'un tas de briques sans mortier.
Pendant la saison 1982, toujours avec mon père, nous avons excavé le sol sur le pourtour accessible de la maison. Un drain de fondation (qui était inexistant) a été installé. Nous avons remplacé la partie supérieure de la fondation avec mortier et béton (la fondation originale était jointe avec du mortier d'époque à la chaux, complètement disparu après plus de 150 ans; la fondation était disloquée et s'effondrait sur les 3 premiers pieds). Nous l'avons ensuite isolée avec de l'uréthane giclée. Cette zone est maintenant neuve et solide.
Pendant les saisons de construction suivantes, nous avons isolé les murs par l'extérieur, refait le revêtement extérieur des murs en planches verticales de pin, modifié (lire agrandir) par la suite les cadres des fenêtres du rez-de-chaussée pour tenir compte de la surépaisseur des murs, changé les fenêtres de l'étage (trop petites à la suite de la disparition des larmiers) et j'en passe.
À l'intérieur, nous avons démolit l'étage au complet, solidifié le plancher, isolé le toit et aménagé des chambres. Cette année-là, vers 1984, nos filles ont eu leur propre chambre à l'étage. Et nous aussi. Elles ont eu des portes à leur chambre l'année suivante.
Est venu ensuite vers 1985 la démolition complète de l'annexe (cuisine d'été) et son remplacement par un appentis, comportant un tambour et une zone d'entreposage pour le bois de chauffage (permis SAdD1985-00342).
La photo suivante, datant de juillet 1986, 5 ans après l'achat, permet de constater l'état de la maison d'alors. La finition de l'appentis ne sera pas installée cette année, les fenêtres de la maison n'ont pas encore été modifiées pour tenir compte de la surépaisseur des murs à la suite de leur isolation, les fenêtres de l'étage sont en place. La maison commence vraiment à être à notre goût mais il y a encore beaucoup à faire. Nous nous étions donnés 5 ans pour l'amener à notre goût mais ça va bientôt faire 40 ans et on travaille encore dessus.
Juillet 1986
Les années passent et les projets annuels de construction se succèdent. À l'intérieur, nouvelle cuisine, nouvelle salle de bain au rez-de-chaussée, nouveau plancher, nouvelle porte principale, nouvel escalier pour accéder à l'étage (refait 2 fois), décapage du plafond de la cuisine et remplacement des moulures, plâtrage des murs, réfection des fissures de la cheminée... ma mémoire flanche quant à l'énumération des projets réalisés.
Je veux faire ressortir ici que tous les travaux ont été réalisés par nous deux exclusivement. Aucune personne engagée ou firme extérieure n'ont été mandaté. Sauf pour l'installation d'une fosse septique performante (en 1985) et pour le creusage de notre nouveau puits (vers 1999).
Pendant cette période de 39 ans, nous avons aussi construit un bâtiment, séparé de la maison principale, et qui sert de garage et d'atelier pour le papa-bricoleur que je suis. Ce bâtiment est vraiment le bâtiment exceptionnel du site. J'ai rêvé d'un tel atelier toute ma vie et je suis absolument privilégié d'en bénéficier. Je lui ai consacré plusieurs années pendant lesquelles j'ai un peu abandonné et/ou négligé la maison. Il pourrait faire l'objet d'un reportage spécifique; il a sa propre histoire… Parlons-en un peu brièvement.
C'est un bâtiment moderne. Le corps principal date de 1985-86; il a été agrandi en 1998-99. Le toit est recouvert de bardeaux de cèdre; les murs de planches horizontales. Nous avons choisi un revêtement extérieur tout en bois qui fait ainsi écho à la maison principale. Il y a 13 grandes fenêtres et 3 portes vitrées. C'est presque un aquarium. À l'intérieur, lorsque j'y travaille, je n'ai qu'à lever la tête pour rejoindre l'environnement magnifique qui m'entoure. Le paradis, quoi !
Les photos suivantes le montrent récemment:
Avec les années, la maison vieillit et il faut souvent refaire ce qui a déjà été fait. Par exemple, le revêtement extérieur, datant d'environ 1984, a été refait au complet vers 2000. À nouveau aujourd'hui, il présente des signes de vieillissement. En 2016, le recouvrement du toit a 35 ans, son esthétisme laisse à désirer et il a besoin d'être remplacé. Alors de mai à octobre cette année-là, les nouveaux bardeaux de cèdre sont installés, la cheminée extérieure refaite, de nouvelles gouttières aussi (les premières sur le bâtiment depuis son acquisition), de nouvelles moulures aux fenêtres (différentes des précédentes) et une peinture générale du revêtement extérieur. À l'automne 2016, elle est absolument magnifique et extraordinairement à notre goût.
Les 2 photos suivantes en montre l'état à cette date:
Elle est belle, n'est-ce pas !
Pour plus de détails, voir projet 35 dans ''articles plus anciens'' plus bas.
En 2018, catastrophe. La ville de SAdD impose la construction d'un système d'aqueduc et d'égout sur le chemin de la Butte. Nous sommes indépendants de ce côté. Nous avons un puits performant ainsi qu'un champ d'épuration conforme, certifié par la ville. Le système d'aqueduc et d'égout sera utile à nos voisins mais à nous, nullement.
Alors à l'été 2019, nous nous sommes résolus à nous relier à ce nouveau système. Nous avons été, pendant quelques semaines, les ''heureux'' propriétaires d'une tranchée de 7' de profondeur par 300' de longueur entre la maison et la rue. Seule l'excavation a été faite par un entrepreneur. Le tout a été dument inspecté par la ville et déclaré conforme. Le terrassement de surface reste encore à compléter à ce jour. Cette année-là, les taxes municipales doublent et pour les 20 prochaines années. Jusqu'à notre mort quoi. Ça m'a fait penser à la citation attribuée à Benjamin Franklin, père de la confédération américaine, qui a affirmé qu'il n'y avait que 2 choses de certaines dans la vie : la mort et les taxes.
La cuisine d'été
Depuis plus de 15 ans, ma blonde, chaque année, me fait part d'un de ses rêves qui est de construire une cuisine d'été attenante à la maison, comme il en existait une lors de notre achat en 1981. Elle ne rêve pas à moitié : elle voit quelque chose comme 24' x 24' avec sous-sol et 2e étage habitable, salle de bain, cuisine et tout le tralala. Elle avait une idée de maison bigénérationnelle. Rien de moins. Tadam.
Je suis un peu réfractaire... les enfants ont quitté la maison et nous sommes 2 dans une cabane de 44' x 28', 2 étages. Voilà. Mais ''Normand'', dit-elle, ''la maison est un trou noir, on ne voit pas dehors, y a pas de lumière''… ''Toi, tu as ta shop !''
L'appentis construit avec des matériaux récupérés de l'ancienne annexe vieillit mal. Des odeurs de putréfaction pénètrent dans la maison l'été. Ça gèle l'hiver. L'isolation est déficiente. La partie ''tambour'' est correcte sans plus (qualificatif généreux) mais la partie ''zone d'entreposage pour bois de chauffage'' ne sert plus. Je ne vais pas sur le toit de peur de passer au travers. Il est temps de s'en occuper. Mais on ne s'entend pas sur le nouveau design et depuis longtemps.
La photo suivante montre l'appentis à la fin de l'hiver 2020 avant toute rénovation.
À la fin de l'hiver 2020 avant toute rénovation
À l'automne 2019, après moult conversations, on s'entend finalement entre nous sur une rénovation de l'appentis actuel qui consiste à consolider les fondations, remplacer les portes et le revêtement extérieur, refaire le toit en bardeaux de cèdre. Nous y installerons aussi du chauffage. On en profitera aussi pour remplacer les bardeaux du mur est de la maison qui datent de 1981.
Je m'informe sur le site web de la ville si un permis est requis. Les travaux projetés sont analogues au remplacement de bardeaux sur un toit et un permis n'est pas requis. Il est donc projeté d'entreprendre les travaux au printemps 2020.
Tôt en mai, nous démolissons l'intérieur de l'appentis sans encore toucher à l'extérieur. On découvre une pourriture généralisée dû à l'infiltration d'eau. Des nids de mulots partout. Le toit infesté de fourmis charpentières. Voilà finalement l'explication à l'invasion de fourmis observée dans la maison depuis 1 an ou 2. La structure est irrécupérable. Zut. On la démolit en urgence afin de se débarrasser de la faune qui l'habite et de protéger notre maison toute en bois. Tout ça à l'écocentre.
Et là, Ginette remet sur la table son rêve de cuisine d'été mais elle a alors mis beaucoup d'eau dans son vin : plus de sous-sol, plus de 2e étage habitable, plus petit que rêvée mais une pièce fenestrée, claire, joyeuse. Elle rêve d'une serre depuis longtemps pour y faire pousser des légumes frais (parfait en temps de covid !). Elle qui a le pouce vert. On s'arrête donc et on discute. Inutile de rappeler qu'elle est propriétaire à 50% : elle a du poids. Pis ça va faire bientôt 50 ans qu'on est ensemble et j'ai bien le goût de faire plaisir à ma blonde, mon équipière. On s'installe alors dans la partie ouest de l'atelier qui fait extérieurement 20' x 16' avec ses 6 fenêtres et ses 2 portes vitrées, juste pour voir et là, elle se met à sourire. On fait finalement un compromis de dimensions extérieures à 20' x 18' et on décide d'y aller. Changement du projet du tout au tout.
Comme il s'agit maintenant d'un agrandissement, un permis municipal est requis. Je fais rapidement les plans de base et je demande un permis le 25 mai. Nous n'avons aucune contrainte de marges latérales ou d'orientation des fenêtres en raison de la grandeur du terrain. Le revêtement projeté est semblable à celui de la maison; le toit en bardeaux de cèdre et d'une pente identique à celle de la cabane; même type de gouttières; même mouluration aux fenêtres. La fenestration sera abondante et fera écho à celle de l'atelier. L'ensemble cuisine d'été-serre-maison sera harmonieux. La serre sera, en quelque sorte, un trait-d'union entre la maison et l'atelier. Le tout va être magnifique et bien à notre goût. Ginette, la ''maman-pouce vert'' va finalement avoir son ''atelier'' comme son ''papa-bricoleur'' a le sien.
Dans ma tête, l'obtention d'un permis n'est qu'une formalité et il arrivera sous peu. Ce sera un projet comme tous les autres : nous le ferons d'un bout à l'autre nous-mêmes, Comme je suis le seul menuisier et que je veux fermer avant l'hiver, il n'y a pas de temps à perdre. Le projet est bien plus long à réaliser que la simple rénovation de l'appentis. Je fonce.
La photo ci-dessous a été prise quelques jours après notre changement de projet.
Quelques jours après notre nouvelle décision
Pour déterminer le type de fondation à construire, j'excave le sol au droit de la zone de travail. J'avais le choix entre une dalle flottante, une dalle sur pieux vissés ou encore une fondation dite classique avec semelle et muret. La profondeur du roc (schiste) me permet de choisir la moins coûteuse, soit la fondation avec semelle et muret.
Quelques jours après avoir déposé ma demande de permis à la municipalité, je reçois un appel du chargé de dossier au service d'urbanisme qui me demande de venir visiter le site accompagné de son patron. Fort bien. Sur place, je leur fais la description de l'annexe projeté et je comprends que les dimensions sont acceptables de même que le revêtement extérieur. Un seul bémol : le type de fenêtre et de porte projeté semblerait ne pas convenir. Je suis surpris que ce détail les tracasse. Ils vont me recontacter pour en discuter plus avant et/ou me faire des suggestions. Fort bien encore une fois. Aucune remarque particulière à la suite de la démolition de l'annexe ni sur l'excavation en cours. Pour moi, le projet ne change pas. Je fonce toujours puisque, tacitement, le projet convient et est acceptable.
État des lieux lors de la visite des employés de la ville
pour l'obtention du permis de construction (2020-06-02)
Le 18 juin au matin, nous recevons de la ville de SAdD, par huissier, un avis spécial qui m'informe que la ville met de l'avant un projet de citation patrimoniale de notre propriété (maison et terrain).
Sérieux ? Incroyable ?
Il semble bien que oui.
J'ai contacté le chargé de projet qui m'informe effectivement de la chose. Le tout se fait sur la base de la loi sur le patrimoine culturel.
Nous sommes, dans l'ordre, surpris, stupéfaits, consternés, abattus, atterrés. Nous considérons ce geste comme une expropriation déguisée. Les travaux sont arrêtés. L'excavation comblée pour éviter que l'un de mes 4 petits ne se blesse. Nous nous battons.
État des lieux (2020-06-18)
Nous n'avons jamais voulu depuis 40 ans être propriétaire d'une maison classée de quelque façon que ce soit. Nous avons construit, tout simplement, nous-mêmes, sans apport extérieur, une maison à notre goût sur la base des ''ruines'' de la bâtisse existante en 1981. Et j'insiste sur le ''à notre goût''. Si nous en avions eu les moyens et décidé de démolir la maison en 1981, nous aurions choisi une maison présentant des caractéristiques analogues. C'est un style que nous adorons. Point final. Pour ce qui est de la maison de 1981, visible de l'extérieur, il n'en reste rien à toute fin pratique.
La loi sur le patrimoine
J'ai parcouru le ''Guide pratique destiné aux municipalités'' pour l'application de cette loi.
Il semble que le contexte d'attribution du statut en question se fait par la municipalité sur la base d'un inventaire patrimoniale que celle-ci a fait réaliser en 2017.
Nous tenons à spécifier que nous n'avons jamais été consulté ou rencontré par qui que ce soit, pour quelque inventaire que ce soit, depuis 1981.[1]
Nous n'avons jamais été rencontré lors de l'inventaire de 2017. Nous nous répétons.
Nous n'avons jamais été contacté par le comité local du patrimoine ou par la municipalité pour nous informer qu'elle avait ce projet. Aucune possibilité d'en discuter et de les informer de l'évolution de notre maison depuis 1981. Il s'agit d'une décision unilatérale de leur part.
Nous osons croire que la ville ne serait sûrement pas allée de l'avant à la lumière des informations contenus dans ce document.
Nous en sommes là pour l'instant. Nous nous battons.
Texte terminé le 2020-07-08
Ginette Chamberland
Normand Toussaint
226 chemin de la Butte
Saint-Augustin-de-Desmaures, Québec
[1] Sauf peut-être par une étudiante en 1984 qui s'intéressait au vide sanitaire de la maison et qui y a pris quelques photos.










